Traces, sillons

Mai 2009

224 pages

en lisant en écrivant

978-2-7143-0997-6

19.25 €

Traces. Ce sont, avant de devenir le mot associé à René Char et pour ainsi dire la signature de tout écrivain, les empreintes laissées par une bête sauvage, loup traversant un bois, ou les marques semées par un être humain afin, non seulement de se repérer dans l’univers obscur, mais de retrouver le chemin du retour aux origines. L’écrivain, en même temps qu’il crée les siennes, déchiffre celles qui jalonnent la littérature. Il creuse ainsi des sillons, cherchant sous la végétation, qui a levé au passage l’élan initial profond imprimé en lui, sa permanence, son mystère.
 À ces deux dimensions, lire et écrire, d’une même poursuite, j’en ai joint une troisième qui m’est familière : traduire. Chacune de ces activités faisant écho aux autres, j’ai adopté la forme du journal qui les mêle intimement, en me fiant à l’apport par ailleurs indispensable des rencontres et du hasard.

C. M.

Presse et librairies

« Entre la bête et l’ange, (l’homme) flotte, invinciblement attiré par les deux abîmes. Pesanteur et grâce. » Choisissons mot profondeur au lieu de pesanteur, conservons grâce : les deux mots nous conviennent pour condenser notre lecture et caractériser le livre.
 Claire Malroux est la traductrice bien connue d’Emily Dickinson, mais aussi de Wallace Stevens, Derek Walcott, et d’autres… Également poète, elle inaugure ici une manière, nouvelle pour elle, d’écrire, où cohabitent avec bonheur des considérations philosophiques, des aveux plus intimes, des poèmes, des lectures et ou y fulgure de temps à autre une formule ramassée comme une pierre de prix : « L’absente est l’enfant que je fus, mariée au monde. »

Marie Étienne, La Quinzaine littéraire, 16 au 30 avril 2010