Rêveurs et Nageurs
« Par une certaine fin d’après-midi automnale de l’avant-dernier siècle – au fond d’un jardin à moitié abandonné des alentours de Boston – une fillette nommée Alice James, tout en chantonnant une comptine anglaise sans queue ni tête, pousse nonchalamment une balançoire grinçante sur laquelle est juché son jeune frère Henry en culottes courtes. Ce dernier remarque alors :
« Je crois qu’on peut appeler ça du plaisir parmi les difficultés. »
À tous ceux qui seront sensibles à l’humour poétique, à la sage et profonde gravité de cette phrase prononcée par un garçonnet mélancolique au fond d’un jardin envahi par l’automne, à ceux – rêvant et nageant – dont les forces faiblissent… mais qui restent encore capables d’éprouver d’intenses minutes de plaisir parmi les difficultés croissantes d’un monde bouleversé et parfois tellement infernal qu’on pourrait le croire au bord du désastre, je dédie fraternellement ces pages. »
Denis Grozdanovitch
Dans le même esprit que son recueil précédent, le Petit Traité de Désinvolture, salué unanimement par la critique et le public, Denis Grozdanovitch nous propose ici – toujours extraits de ses carnets – de nouveaux aperçus sur le monde d’aujourd’hui. Dans celui-ci il est à la fois question des diverses manières d’envisager la mécanique automobile, de notre oublieuse relation aux morts, de notre bêtise consubstantielle, de notre difficulté d’accéder à la vraie légèreté, des fidèles compagnons de nos rêves, mais aussi de la grande Amérique ou des dangers de la pensée unique et pour finir de la démoralisation dans les campagnes. Tout cela sous forme de fables anecdotiques et humoristiques tirées du quotidien - où l’observation des détails les plus anodins et les plus précis tient lieu de commentaires.
Presse et librairies
Votre mélancolie a besoin d’un coach ? Choisissez Grozdanovitch…
Jean-Paul Enthoven, Le Point, 10 février 2005Écoutant un matin deux universitaires blablater sur France-Culture, Denis Grozdanovitch mesure combien les dogmatiques n’ont, de la vie immédiate, qu’une notion « très approximative ». Cette vie, le plus érudit des tennismen l’embrasse à chaque page de « Rêveurs et nageurs. » Son plaisir est très communicatif. Le lecteur, fatigué de recevoir des smashs, en tirera une enviable philosophie de l’amorti.
Jérôme Garcin, Le Nouvel Observateur, janvier 2005Dans ce traité de savoir-vivre, étranger au moindre dogmatisme, Denis Grozdanovitch conjugue avec talent les arts de la rencontre, de la mémoire, ou de la lecture ; il éveille chez nous, lecteurs, une connivence propice et nous entraîne sur ses traces.
Yann Granjon, Librairie Sauramps, Montpelliers. Page des libraires, janvier 2005Il y a là, non seulement une “morale” de l’existence qui se dit, mais plus profondément un art d’être ; attentif, pour citer le grand Cowper Powys, cher au cœur de Grozdanovitch, à la “magie splendide de la surface des choses où l’on vit d’habitude”.
Michel Crépu, La Croix, 13 janvier 2005Lire de nouveau Grozdanovitch […], c’est comme retrouver, avec joie et affection, un ami éloigné, en un rendez-vous improvisé.
Thierry Cecille, Le Matricule des Anges, février 2005Grozdanovitch est un écrivain inclassable, un moraliste bonhomme un peu à la manière de Bachelard, autre illustration de la maison « à la rose des vents », José Corti. Ce n’est sûrement pas un hasard.
Jean-Claude Perrier, Le Figaro, 8 février 2005Ces petits riens sont suffisamment consistants, dans la drôlerie du détail et la finesse du trait, pour nous réconcilier avec la société quand elle offre son visage le moins aimable.
Pierre Assouline, Le Figaro, 23 mars 2005