Petrouchka et la danseuse. Journal
Traduit de l'anglais par Christiane Poussier et Anne Bruneau
Édition établie et préfacée par Morine Krissdóttir
John Cowper Powys a toujours fait parade des pierres semi-précieuses de ses divers « moi ». Ses romans, ses histoires, ses livres de philosophie populaire, sa poésie, son autobiographie – furent tous écrits afin d’impressionner le lecteur par ses brillantes et obsessionnelles transformations de la réalité en mythe ; pour éblouir, par les éclats du reflet scintillant de son verbe magique, les murs de la prison de la mort. Mais c’est son Journal, qui est, avant tout, son Apologie ; le Chef-d’œuvre le plus difficile de l’alchimiste, le conte de fées du magicien écrit pour enchanter son élémentale captive. John était conférencier itinérant lorsqu’il rencontra Phillis Playter, alors âgée de vingt-six ans. Toute fragile qu’elle fût, physiquement et sentimentalement, Phyllis, alias T. T. (« Tao » de Powys, sa « Toute Ténue ») devint presque immédiatement l’assise de son être et, en un sens, le véritable sujet du Journal.
On peut lire celui-ci à plusieurs niveaux : comme un feuilleton autobiographique d’une franchise indécente ou comme une métaphore : la transformation d’une douleur chronique en art. On peut le lire simplement pour ses adroites improvisations techniques, ou pour ce qu’il révèle sur le processus de l’écriture de ses romans. On peut, et c’est le plus satisfaisant, le lire comme si c’était, déroulé sur des années, le roman triste et drôle, émouvant et douloureux, de deux choses à « moitié humaines » qui luttent pour faire face et échapper à la « prison du monde ».
Presse et librairies
Powys est l’homme de l’amour et du désir, ce qui est pour lui la même chose (…).
Daniel Thomières, La Quinzaine Littéraire, 16/31 mai 1998