Esprits-frères (choix de correspondance)

Lettres choisies et traduites de l'anglais par Christine Poussier et Anne Bruneau

Août 2001

416 pages

Littérature étrangère

978-2-7143-0745-3

23.2 €

John Cowper Powys, nous le savons, est un démiurge de poids : romans, essais, journal, autobiographie sont désormais connus du public français.
Il a également écrit des milliers de lettres, pour la plupart inédites à ce jour. Elles sont si révélatrices de la personnalité de leur auteur, si fourmillantes de détails sur sa carrière de conférencier, d’écrivain, sur ses goûts littéraires, sa vie quotidienne, ses liens avec Llewelyn (Lulu), le frère adoré, ses amours de passage et ses liaisons marquantes (Frances Gregg et Phyllis Playter), que tout amateur de plongera avec délices (et profit) dans cette correspondance qui fait littéralement partie de l’œuvre. Il y retrouvera, au gré d’une syntaxe et d’une ponctuation souvent (volontairement ou inconsciemment) capricieuses, le style inimitable de l’auteur de Givre et Sang, le flot torrentiel des fantasmes, peurs, lâchetés, exaltations et obsessions de l’homme John Cowper.
Que tous les non-lecteurs de Powys ne se sentent pas exclus : cette correspondance, dont la sélection (1910-1940) s’étend délibérément sur une période charnière de sa vie et des événements du siècle, est aussi celle d’un témoin. Depuis une Amérique, tantôt aimée, tantôt haïe mais toujours « bien-pensante », le visionnaire porte un regard acéré sur les deux guerres mondiales, un regard complice sur les opprimés, un regard séduit sur la féminité : cette foisonnante symphonie d’idées et de sentiments est l’une des plus intéressantes – et émouvantes – de l’époque.

Presse et librairies

Le plus passionnant et le plus émouvant dans ces lettres est sans doute le travail, dépréciatif et confiant à la fois, qu’on voit l’écrivain effectuer sur son œuvre et sur lui-même. […] C’est comme si l’ambition de John Cowper Powys avait toujours été de faire s’entrechoquer les genoux de ses lecteurs, à force de leur faire explorer de nouveaux territoires humains en feignant de ne les intéresser qu’à la sauvagerie des paysages.

Mathieu Lindon, « Powys en lettres de feu », Libération, 20 septembre 2001