Les yeux fermés ou Les variations Bergman
On a parfois le sentiment, dans la vie quotidienne, d’être soudain à l’intérieur d’un film ; ou bien qu’un film s’est emparé de notre part la plus secrète et l’expose à nos yeux en même temps qu’aux yeux des autres, sur un écran, Ingmar Bergman, mieux que tout autre cinéaste, a mis en relation le cinéma avec sa « chambre crépusculaire ». C’est en sa compagnie, avec son aide, que j’établis des relations, « les yeux fermés », c’est-à-dire, avec les yeux du souvenir, entre le cinéma et la littérature qui comptent pour moi, les livres que j’écris et ma biographie. Une circulation plus intuitive que rationnelle, moins théorique que destinée à faire signe, et susciter chez le lecteur un travail mémoriel analogue.
Presse et librairies
Un parcours cinéphilique mêlant géographie (d’Abidjan au Quartier latin), ping-pong mental, écrans urbains, inspirations, images obsédantes, titre mystère. La Laterna magica de Marie Étienne reflète aussi le récit d’une entrevue captivante avec Pierre Rissient, qui lui demande d’être sa scénariste. Cette cocasse rencontre manquée surgit de l’obscurité pour se transformer en un joli court-métrage littéraire.
Jean-Luc Douin, Le Monde, 29 avril 2011