Les errances Druon
Saint Druon est une figure très populaire du folklore religieux du Nord de la France où il est donné comme patron des bergers. Sa légende remonte au XIIe siècle. Elle rapporte qu’ayant provoqué la mort de sa mère à sa naissance, Druon éprouva dans son enfance un puissant sentiment de faute personnelle. Arrivé à l’adolescence, il s’enfuit du château familial, rompit tous liens avec sa classe aristocratique qui lui promettait un bel avenir et, afin de faire pénitence, s’engagea comme gardien de troupeau de moutons. Considérant ensuite que seul le pape pouvait l’absoudre de ce qu’il regardait comme le meurtre de sa mère, il fit neuf fois le pèlerinage à Rome, sans jamais pouvoir rencontrer le souverain pontife. Il revint alors dans son village d’adoption, s’enferma dans un ermitage et, pendant quarante ans, jusqu’à sa mort, mena la vie de reclus.
Le narrateur, mythobiographe, s’empare de cette trame édifiante et romanesque. Il y insinue sa propre part de rêverie fortement hérétique et quelque peu érotique, sur la quête de la sainteté, l’expérience mystique, le désir de fusion amoureuse avec la Terre et la Femme, Vierge et Mère. La méthode implique l’abandon à la toute-puissance de l’identification inconsciente. Mais la langue intervient pour transmuer cette matière de ténèbre en transparence de prose et pur espace de texte.
(Claude Louis-Combet)
Presse et librairies
L’écriture est totalement envoûtante, Claude Louis-Combet mêle sa propre histoire à une « mythobiographie ». Même les gens qui ne s’intéressent pas à la mystique et à la sainteté sont bouleversés.
Page 189, ParisUne merveille et l’apothéose de son talent.
Les Abbesses, ParisL’art de Claude Louis-Combet donne de la saveur à l’indicible, de l’épaisseur à la transparence et de la légèreté aux ténèbres.
Daniel Rondeau, L’Express, 13 octobre 2005Louis-Combet est un des derniers écrivains de l’imaginaire, du fantasme. Et s’il n’est pas mieux connu, c’est peut-être parce qu’il y a un certain danger à le lire. Ses récits sont en effet peuplés de créatures moites s’adonnant à divers courts-circuits sexuels et qui sont capables de s’aboucher à l’inconscient du lecteur pour y produire de doux ravages. On est happé, digéré avec patience, poussé à des extravagations inouïes ; sa lecture échauffe les esprits comme celle de Sade ou de Bataille.
Éric Loret, Libération, 17 avril 2003Un grand livre.
Les Sandales d’EmpédocleLe beau récit de Claude Louis-Combet semble suivre le lent cheminement et le rythme des Vies de saints d’autrefois, les Petits Bollandistes ou les Pères du Désert. Mais les sinuosités de la phrase captent les zones d’ombre, les vertiges sensuels, les appels du monde et de l’amour, liés à la sainteté aussi bien qu’à l’humanité ordinaire, mais le plus souvent oubliés dans les hagiographies.
Francine de Martinoir, La Croix, 29 septembre 2005Cet écrivain, Claude Louis-Combet, a passé trois ans dans les ordres. Il avait 18 ans. L’histoire qu’il raconte est celle d’un itinéraire de culpabilité, d’extase, de transgression et de sainteté dans lequel il projette sa propre vie.
Philippe Lançon, Libération, 22 septembre 2005Tout ce qu’il y a d’inaccaparé, d’inaccaparable au fond de l’amour, Claude Louis-Combet l’éclaire de cette lumière d’effraction qui tient du sourire de l’âme en suspens sur l’abîme
Richard Blin, Le Matricule des Anges n° 66