Les derniers jours de Shelley et Byron

Traduit de l'anglais et présenté par André Fayot

Octobre 2024

328 pages

Littérature étrangère

978-2-7143-1333-1

21.5 €

Édition originale (1995)
Les derniers jours de Shelley et Byron

Histoire d’une admiration qui se double d’une amitié profonde, ce récit des Derniers jours de Shelley et Byron tient autant de l’épopée que du récit de la vie quotidienne. Donnant à lire les épisodes les plus marquants des dernières années de la vie des deux grands poètes anglais, c’est un condensé romantique d’une force rare qui raconte un moment de vie, entre récit de voyage et introspection poétique. De discussions sur la poésie en promenades sur le rivage jusqu’à la mort de Shelley, noyé lors d’une tempête dans le golfe de La Spezia, Edward John Trelawny nous fait pénétrer dans l’intimité d’une amitié intellectuelle et humaine. En ressortent les portraits extraordinairement vivants et contrastés de deux hommes, une réflexion sur leur force poétique mais aussi quelques images bouleversantes comme celle, particulièrement frappante, de la main de Trelawny plongeant dans les braises du bûcher funéraire pour arracher aux flammes le cœur miraculeusement intact de Shelley.

Edward John Trelawny

Edward John Trelawny (1792-1881) est un écrivain et aventurier anglais. En savoir plus.

Presse et librairies

Érigeant une sorte de contre-Mémorial, dont il serait l’envers de ce que Las Casas fut pour Napoléon, [Trelawny] s’attache à déconstruire le mythe d’un Byron excellent nageur – il n’en serait rien, mais comment croire ce menteur patenté ? – , et cite prioritairement ses mots d’auteur complaisants envers lui-même: « N’êtes-vous pas surpris de me trouver tel que je [Byron] suis – un homme du monde – jamais sérieux – qui rit de tout ? ». Riant de tout, Byron plaisante donc aussi bien de son penchant prononcé pour la boisson (« je suis natif de l’île humide où il faut téter pour survivre ») que de la mort de Shelley sur son bûcher : « J’ai l’impression d’avoir le cerveau qui bout, comme Shelley sur son gril ». En retour, le « Serpent » malfaisant qu’est Trelawny l’exécute d’un trait ou d’un geste assassin. À la mort du « Pèlerin », en Grèce, il s’empresse de lever le voile dissimulant aux regards du public et de la postérité l’infirmité du prétendu grand homme.

Marc Porée, En attendant Nadeau, 27 janvier 2025

À l’été 1820, comme il se trouve à Lausanne, l’écrivain et aventurier anglais Edward John Trelawny, dit « Tre », regarde les montagnes. Après avoir été corsaire et vagabond dans les mers du Sud, ça repose. Il a 28 ans. Un ami libraire lui dit : « L’élévation des esprits importe plus que la hauteur des montagnes ; et les livres sont les étalons qui servent à les mesurer. » Il lui lit des textes de Byron, une star en Europe, mais une star qui, en couchant avec sa demi-sœur, a fait scandale en Angleterre et en est partie. Le libraire lit aussi les vers d’un cousin à lui, un certain Shelley, qui a également fait scandale et fui l’Angleterre. Les deux grands poètes romantiques vivent alors à Pise, à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. La vie y est plus douce, plus libre.

Philippe Lançon, Libération, 13 novembre 2024