Le Dit du Vieux Marin

Traduit de l'anglais par Henri Parisot

Préface de Pascal Aquien

Janvier 1999

88 pages

Littérature étrangère

978-2-7143-1321-8

13.5 €

« Dans ce long poème, un marin, à l’œil brillant et fascinant, a commis un crime ; il a tué un oiseau porte-bonheur, il a aussi, par cet acte, attenté à la vie comme principe et, par là même, failli à la perception de l’unité du monde. L’oiseau n’était pas un élément détaché de la totalité, il y participait pleinement. Condamné à l’errance, le marin est exposé au plus terrible isolement ; pire, il est confronté à la souffrance de devoir vivre dans le paradoxe ou de devoir y dépérir. Il erre en effet sur un bateau immobile ; il est hanté par cet autre oxymore, le personnage de la Vie-dans-la Mort. Lui coupable, ce sont ses compagnons qui sont punis de mort ; la mer, au lieu de dessécher, pourrit ; quant à la conscience que le marin acquiert du mal et de la nécessité de l’expiation, elle ne le libère pas de son fardeau. Il reste hanté et transmet sa hantise. » (Pascal Aquien)

L’œuvre de Coleridge est faite essentiellement de textes fragmentaires. Comme chez les plus grands romantiques allemands : le fragment ne doit plus être considéré comme un inachèvement, un échec, mais plutôt comme une promesse, un signe que l’œuvre parfaite et close est un rêve inatteignable, mais auquel la quête donne sa signification. Le Dit du Vieux Marin (The Rime of the Ancient Mariner) est le plus long poème achevé qu’ait écrit Coleridge. Œuvre majeure du romantisme anglais, son influence reste très forte sur la création littéraire contemporaine.

Samuel Taylor Coleridge

Poète, critique et philosophe, Samuel Taylor Coleridge (1772-1834) est une figure majeure de la première génération romantique en Angleterre, et l’un des trois « Poètes des Lacs » avec William Wordsworth et Robert Southey.
Coleridge semble confirmer le mot de Goethe : « J’appelle classique ce qui est sain et romantique ce qui est malade ». Mais n’est-ce pas parce qu’il fut un tempérament essentiellement dispersé, méditatif et fragile qu’il fut aussi l’un des romantiques les plus authentiques ?
Le laudanum avec lequel il a été soigné dès son adolescence n’a pas fait de lui un grand poète, mais a libéré un subconscient sans lequel assurément n’existeraient ni Kubla Khan ni Le Dit du vieux marin.
L’échec de ses premières œuvres, la lassitude, la vie familiale, la tentative de désintoxication le conduiront à une crise de folie lors d’un séjour en Italie. Il abandonnera définitivement la poésie pour se consacrer à la spéculation critique et philosophique, où son génie se réfugiera avec l’aide morale et matérielle d’amis mécènes. Il fut l’un des meilleurs connaisseurs de la littérature allemande de cette période.
L’œuvre de Coleridge est faite essentiellement de textes fragmentaires : parmi les grands projets qu’il caressa, presque tous restèrent à l’état d’utopies ou d’ébauches ; en cela encore, il est proche de certains des plus grands romantiques allemands. Le fragment ne doit plus être considéré comme un inachèvement, un échec, mais plutôt comme une promesse, un signe que l’œuvre parfaite et close est un rêve inatteignable, mais auquel la quête donne sa signification. La postérité a tranché.
« Coleridge est l’esprit le plus vigoureux de la première génération romantique ; il en est aussi, dans quelques morceaux, le poète le plus exquis » (Cazamian). En savoir plus.