Le Vampire passif

Janvier 2001

128 pages

Domaine français

978-2-7143-0747-7

16 €

Publié en 1945 aux éditions de l’Oubli à Bucarest, Le Vampire passif de Ghérasim Luca fut remarqué par le milieu surréaliste français notamment parce qu’un extrait figura dans la revue dirigée par Georges Henein « La part du sable » en 1947 en compagnie de textes de Fardoulis-Lagrange, Jabès, Michaux.
Les premiers textes de Ghérasim Luca et particulièrement Le Vampire Passif, comme le souligne Dominique Carlat, cherchent à prolonger l’ébranlement suscité par les textes surréalistes s’interrogeant sur la fragilité de la frontière établie entre le « hasard objectif », et le délire d’interprétation avec un humour corrosif.
Le Vampire passif se présente comme un objet littéralement impossible à définir : mêlant exposé théorique et prose poétique haletante, confessions personnelles et visées scientifiques, clichés photographiques d’Objets Objectivement Offerts – catégorie nouvelle créée par Luca qui s’engouffre dans l’espace ouvert par Breton pour, grâce à ces OOO capter le hasard dans sa forme dynamique et dramatique parce qu’ils sont capables d’objectiver l’ambivalence des pulsions, nos tendances d’amour-haine trouvant dans le monde des objets extérieurs une équivalence presque continuelle.

Il a été tiré 25 exemplaires sur Ingres avec la photographie originale ci-dessous sur papier baryté, numérotés de I à XXV ainsi que huit exemplaires hors commerce.

Ghérasim Luca

Ghérasim Luca (Bucarest, 23 juillet 1913 – Paris, 9 février 1994), est un poète roumain dont la majeure partie de l’œuvre a été publiée et écrite en français. 
À partir de 1985, les éditions Corti rééditent certains de ses livres, notamment ceux des éditions Le Soleil Noir, puis des inédits. En savoir plus.

Presse et librairies

Lire aujourd’hui cet ouvrage illustré de 18 photos d’Objets objectivement offerts, c’est éprouver d’abord le frisson d’une époque révolue. Il est en effet question d’amour fou et de sadomutilation, de beauté irréelle et d’André Breton, de hasard objectif et de désir à peu près partout.

Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles, 26 juin 2001

Ghérasim Luca, qui avait fui, au début des années 50, la Roumanie passée du fascisme au socialisme, devait ensuite vouer, à Paris, sa vie si peu parisienne à écailler les mots telles des huîtres. Ce bégaiement lumineux décapait, dénoyautait, déracinait le français pour que chaque terme pût éclore, passant du son au sens et du sens à l’essence.

Antoine Perraud, Télérama, 23 mai 2001