Le Revenant
et autres contes de terreur du Blackwood magazine
Traduction de André Fayot.
Blackwood’s Magazine ? Qui se souvient encore ici de Blackwood’s Magazine, hormis les lecteurs assidus d’Edgar Poe ? Dans le titre même de plusieurs de ses contes (How to write a Blackwood article — Article for Blackwood : a predicament — Loss of breath : a tale neither in nor out of Blackwood…), le grand Américain fait référence à la très fameuse revue écossaise dont il était le lecteur assidu ; et si c’est la plupart du temps dans une intention satirique, il n’en reste pas moins que ces histoires macabres ou fantastiques ont exercé une influence déterminante sur sa création.
Car Poe conservera toujours à leur égard une attitude ambivalente : exaspération devant des ficelles que jugent beaucoup trop grosses son sens de la beauté et son goût raffiné ; irrésistible fascination pour des thèmes qui alimentent de façon troublante sa morbidité naturelle.
Un siècle et demi plus tard, alors que la question du bon et du mauvais goût ne se pose plus dans les mêmes termes, les contes de terreur de Blackwood’s Magazine — encore pour la plupart inédits en France — gardent, au-delà de leur intérêt pour l’histoire littéraire, un pouvoir intact d’envoûtement. Le choix présenté ici, limité aux années 1817-1832, témoigne de la surprenante variété des atmosphères et des thèmes abordés par un groupe d’auteurs véritablement hors du commun, de James Hogg – l’auteur mythique des Confessions d’un pécheur justifié – à Walter Scott en passant par Samuel Warren.