Le piano d'Épictète

Janvier 1995

136 pages

Domaine français

978-2-7143-0534-3

13.15 €

Un pianiste de bar passionné par le be-bop et les stoïciens
Un lecteur fou qui reçoit dans sa boîte aux lettres des messages de ses écrivains chéris
Un écrivain fasciné par l’art quotidien d’une cuisinière
Un couple préhistorique qui assiste, de sa caverne, à la naissance de la société de consommation
Un contemplatif irrésistiblement emporté dans une méditation autour des seins
Un pays où les hommes de lettres sont au pouvoir
Entre ces morceaux apparemment disparates : le petit fil secret d’une histoire — sans doute celle d’une sagesse impossible à trouver. La littérature, pourrait-on croire, conduirait à cette sagesse. Mais sa passion est étouffante. Et l’on aimerait qu’elle respire dans le bruit du monde.

Contre l’esprit de sérieux, l’auteur choisit sans scrupule l’esprit de scherzo. Que les anges ne s’avisent pas de venir prendre avec lui son petit déjeuner. Il les recevrait très mal.

Auteur d’un livre remarqué sur Henri Michaux, Jean-Pierre Martin, né à Nantes en 1948, est maître de conférences en littérature française à l’Université Lumière Lyon 2.

La lecture de certains récits courts dans la Nouvelle Revue Française nous avait conduit à lui demander de réfléchir à un livre possible : Le piano d’Épictète est la réponse de Jean-Pierre Martin, la preuve qu’il est à la fois essayiste et écrivain.

Jean-Pierre Martin

« Si je tiens compte de mon statut social, de mon parcours officiel, de ma place dans le monde, je dénombre, à partir de l’adolescence, au moins cinq vies qui se découperaient à peu près ainsi : étudiant mal dans sa peau (quatre ans), ouvrier provisoire (cinq ans), baba cool assez speed, artisan et apprenti pianiste de jazz (dix ans), enseignant dans le secondaire (cinq ans) et, depuis (faut-il dire enfin ?), professeur d’université.
Traversant ces vies successives, j’ai fréquenté des milieux différents (étudiants gauchistes, ouvriers, babas, routards, artisans, musiciens, universitaires, écrivains), j’ai parlé différents langages (n’étant pas assez aristocrate pour imposer à tous, jusqu’aux garçons d’étage, comme M. de Charlus, un langage unique) et j’ai revêtu divers costumes : bleu de chauffe, tuniques indiennes, salopettes oshkosh, veste chinoise de la marque anti-Cher… J’ai longtemps porté des cheveux longs ; et plus longtemps encore, une moustache dont on aurait pu croire qu’elle faisait partie de moi et qui me semble cependant aujourd’hui plus qu’étrangère : étrange. Le jour où je l’ai rasée, cette moustache, à Francfort-sur-le-Main, pourrait être considéré comme une date historique, celle d’une révolution intérieure
Suis-je redevenu celui que j’étais ? Boucle bouclée ? Tribulations, déviations, bifurcations, puis retour à la case départ ? Fait de tous ces moi, je ne suis aucun d’eux. Je me suis construit avec et contre eux. J’ai changé. » En savoir plus.

Presse et librairies

Ces huit nouvelles, chroniques et fantaisies (…) ont en commun la même quête d’une élégance discrète, d’une sagesse en contrepoint d’un siècle bruyant et brutal, d’un lieu idéal où la littérature et la musique tisseraient subtilement leurs échos. L’esprit du jazz, le rythme incisif du scherzo y mènent une dans e tendres et ironique.

Nouvelle Donne, 1er semestre 1995

D’autres maos sont devenus chefs de cabinet ou patrons, Martin, lui, publie un essai sur Michaux chez Corti et chez le même éditeur un petit ouvrage modeste, intelligent, sensible, ironique, Le piano d’Epictète.

Michel Polac