Le Palais
Traduit du suédois par Elena Balzamo.
Almqvist, on le sait depuis Le Joyau de la Reine, publié dans la Collection Romantique, a conçu son œuvre Le Livre de l’Églantine comme un tout gigantesque, enfermé dans récit-cadre prétexte : un certain Monsieur Hugo instaure des réunions dans son château au cours desquelles on raconte des histoires, on échange des opinions.
De cette œuvre, nous retenons cette fois un récit merveilleux suivi, dans le dossier complémentaire, d’un court traité Pourquoi voyager ?. Merveilleux, ce récit l’est à plus d’un titre puisqu’il récuse tout souci de vraisemblance et s’articule exactement selon le schéma canonique du conte populaire. Mais, là où la pâte de l’auteur intervient, c’est justement dans la fin du « conte » où le traditionnel happy end se transforme en drame.
Derrière la fluidité apparente du récit – souhaitée par l’auteur qui disait vouloir écrire une étude (au sens musical du terme) sur un thème donné – se cache une réflexion sur la loyauté, l’abus de pouvoir et les différences de points de vue entre l’Asie et l’Europe. Dans ce texte, le « voyage » est un passage du réel dans un monde enchanté, lieu des épreuves et de la reconnaissance du héros. Il était donc bien tentant de prolonger la réflexion par une autre « fragment » contenu dans le Livre de l’Églantine, une apologie du voyage et de l’art de voyager.