Le Faussaire
En 1541, un faux légat du pape se présente à la cour du Portugal avec la mission d’instaurer l’Inquisition, telle qu’elle existe en Espagne depuis un demi-siècle. Avant que la supercherie ne soit découverte, le faussaire installe des tribunaux de la foi, prononce des condamnations contre ceux qu’on soupçonne de n’être pas de vrais chrétiens et confisque leurs biens à son profit. Démasqué par les hommes du cardinal Tavera, régent de Castille et grand inquisiteur, il est emprisonné à Tolède en attendant d’être jugé. Montrant autant d’habileté à user des querelles du temps qu’à contrefaire sceaux et écritures, il invoque pour sa défense la complicité d’un jésuite, rencontré le jour de la Saint-André. La jeune compagnie de Jésus vient à peine d’être reconnue par le pape et ne peut laisser entacher sa réputation…
Au-delà de ces péripéties rocambolesques, ce roman croise les fils des grands événements de ces années de cendre et, par le choix de la narration épistolaire, par le pouvoir de l’écriture, plonge le lecteur au cœur des débats et des mentalités des hommes de ce temps.
Les grands humanistes donnent à l’Europe une nouvelle ambition intellectuelle et culturelle. Des banquiers et des marchands sont devenus plus puissants que les princes. Un monde nouveau commence. C’est dans ce contexte que Luther fait dissidence à Wittenberg et trouble les consciences dans l’ensemble du monde chrétien. Jusqu’en Espagne.
Presse et librairies
René Rodriguez a l’art de promener son lecteur dans l’Europe catholique du « beau XVIe siècle » comme dans un pays de connaissance. L’imbrication entre l’histoire et la fiction est splendidement marquetée.
Sébastien Lapaque, Le Figaro, 11 mai 2006S’il présente tous les traits de la chronique historique, le roman de René Rodriguez est certainement plus satirique qu’il n’y paraît, en ceci qu’il n’épargne rien ni personne. Ultime preuve de délicatesse, il le fait sanc aucune acrimonie. Avec Le Faussaire, il redonne ses lettres de noblesse à un genre dont on ne déplorait que trop la disparition.
Benoît Legemble, Le Matricule des Anges, mai 2006