Le Discours sur la tombe de l’idiot

Janvier 2009

256 pages

Domaine français

978-2-7143-0987-7

17.25 €

Lauréate du Prix Littéraire – Romans et nouvelles – du Gouverneur général de 2009.

Scandalisés par l’idiot du village, le maire de Chester et son adjoint conspirent sa mort. Un matin de printemps, les deux hommes l’enlèvent et vont le jeter dans un puits. Or, au bout de trois jours, l’idiot se remet à crier du fond de sa fosse.
« Un village comme ici c’est pas une place pour les intrigues », mettent en garde les habitants de Chester. Dès les premières pages du Discours sur la tombe de l’idiot, le lecteur connaît tous les éléments du crime qui vient troubler ce village sans histoire. L’intrigue policière ainsi jugulée, le roman repose principalement sur le génie de l’accusation et du leurre, c’est-à-dire sur les efforts déployés par le maire afin de désigner un coupable et ce, tout en s’assurant le silence de son complice qui menace de s’effondrer sous le poids du remords. Parmi les divers lièvres lancés afin de faire diversion se trouve le coupable idéal — Paul Barabé, un nouvel ouvrier venu se refaire à la campagne dont l’arrivée à la ferme des Fouquet coïncide avec la disparition de l’idiot et une autre sinistre découverte.
Si le roman possède une « essence policière » incontestable, il s’agit d’abord et avant tout d’un roman de la culpabilité. Tout en s’attachant au sort de Paul Barabé, le récit présente l’histoire de Chester « saisie du dedans » : une histoire commune non pas appréhendée dans la perspective rassurante des intentions et des actes, mais une histoire se rapportant plutôt aux faits principaux qui accablent ce village sans idiot. Ses tableaux consécutifs adoptent le mode vertigineux de la rumeur : leur cohérence surgit du désordre et de la fulgurance des images, leur logique interne place les villageois de Chester sous une lumière inquiétante. Comme si le narrateur lui-même ne pouvait se résoudre à faire du maire et de son adjoint les seuls coupables de leur crime.

Julie Mazzieri

Julie Mazzieri est née au Québec en 1975. Son premier roman, Le Discours sur la tombe de l’idiot, s’est vu décerner le plus prestigieux prix littéraire canadien — le Prix du Gouverneur général. Elle vit aujourd’hui en Corse. En savoir plus.

Presse et librairies

L’intrigue ici n’a rien de policier. Elle est avant tout morale et sociale. C’est l’histoire de Chester « saisie du dedans ». La grande force narrative de Julie Mazzieri tient à sa façon de la hisser à une hauteur où tout signifie, où l’on sait devoir élucider ce qui se donne à voir. Dans une posture finalement assez analogue à celle du lecteur de romans policiers. Ruse suprême d’une jeune romancière qui promet décidément beaucoup.

Jean-Claude Lebrun, L’Humanité, 9 juillet 2009

Un premier roman remarquablement maîtrisé.

Christian Desmeules, Le Devoir, 11 avril 2009

Le village de Chester est plein d’intrigues. De crimes. Julie Mazzieri raconte, dans Le Discours sur la tombe de l’idiot, la peur, la culpabilité et la lâcheté : une fresque fourmillante.

André Rollin, Le Canard enchaîné, 14 janvier 2009

La Québécoise Julie Mazzieri publie un roman époustouflant aux éditions Corti.

Maxime Catellier, Ici, 5 mars 2009

Mazzieri prouve qu’elle est une lectrice profonde de Dostoïevski et de Faulkner. Elle élabore son personnage en se remémorant les actes du prince Mychkine, les mots de Benjy : l’idiotie irrigue une grande part de la littérature moderne, et il faut beaucoup de maîtrise pour s’inscrire dans cette tradition écrasante. Quant à la culpabilité individuelle qu’on retrouve dans l’attitude de l’adjoint Marceau, on peut la lire comme une variation du Journal d’un curé de campagne, de Bernanos, et de son héros, dévoré par un zèle apostolique.


Jean-Philippe Rossignol, Le Monde, 6 février 2009

Julie Mazzieri, avec Le discours sur la tombe de l’idiot, fait une entrée en littérature qui n’est pas banale.

Robert Lévesque, La Presse, 8 mars 2009

Disons-le d’emblée : pour un premier roman, c’est un tour de force que signe ici Mazzieri.

Stanley Péan, Le Libraire, février-mars 2009

De toute évidence, une œuvre importante commence avec ce premier roman de Julie Mazzieri.

Étienne Beaulieu, Contre-jour: cahiers littéraires, 2009