Laisse aller ton serviteur

À l’hiver 1705, Johann Sebastian Bach n’a que vingt ans. Il est organiste à Arnstadt, sa situation est établie, sa réputation solide. Qu’est-ce donc qui le pousse à braver le froid pour parcourir, à pied, les quatre cents kilomètres qui le séparent du maître de Lübeck – le compositeur Dietrich Buxtehude ?
Car Bach se met en route. Devant ses pas se dressent des silhouettes familières, des ombres inquiétantes, des pièges et des consolations. Mais c’est surtout du silence et de la solitude que Bach fait l’expérience, d’une solitude et d’un silence peuplés par la foi, en Dieu et en la musique. N’est-ce pas la noce de Dieu et de la musique que Bach tente de célébrer, seul dans la rigueur de l’hiver ?
Serait-ce donc ainsi, en un mot, que Bach est devenu Bach ?
Ce sont des questions que le roman rencontre. Mais il n’a pas prétention, il n’a pas vocation à trancher. Il invente. Il prend le parti de suivre un homme qui, dans un geste fou et sublime, décide de se mettre en marche et de fouler cent lieues de neige, pour aller se trouver, au nord de l’Allemagne, un maître parmi les maîtres. Au fond, tout cela n’est peut-être jamais arrivé. Mais quelle importance ?
Presse et librairies
En évoquant le geste aussi fou que sublime du futur compositeur bravant cent lieues de neige pour aller retrouver son maître, Simon Berger signe un premier roman prometteur.
Richard Blin, Le Matricule des Anges n°209, janvier 2020Le Bach de Simon Berger, dans un joli texte qui se lit d’une traite, a une candeur attendrissante et un enthousiasme divin, annonçant peut-être ses futures cantates.
Libération, 12 janvier 2020Dans une langue très brûlante, très ardente, inspirée sans doute par les sifflantes des oratorios et les éruptions des orgues, Simon Berger, romancier de 23 ans, imagine la randonnée de Bach dans un livre très réussi, fort spirituel, et passablement herzogien : Quel premier roman ! Quelles images! Quelle channante fugue! Jean-Sébastien Bach part. Il traverse les forêts. Il marche dans la neige. Il se moque du froid. li se fait détrousser. Il s’en fiche puisqu’il va vers l’étoile: « Insondable légèreté de cet esprit en liesse ».
Sylvain Tesson, Lire, septembre 2020Le résultat ? L’ascension religieuse vers le père de la musique baroque, Dietrich Buxtehude, dans un récit de formation et d’introspection écrit en lettres d’or.
Benoît Legembre, Marianne, février 2020