La Géante dans la barque de pierre
et autres contes d’Islande
Traduit de l'islandais par Jean Renaud et Ásdis Magnúsdóttir.
La première grande collecte de contes islandais date de 1862-64. Jón Árnason réunit deux volumes qui feront désormais autorité en Islande, à l’instar des Kinder und Haus-Märchen des Grimm en Allemagne.
Son travail fut considérable, tant en amont (collecte, tri, etc.) qu’en aval (relecture, uniformisation, etc.).
Sans que la notion de typologie des contes soit encore d’actualité, il a déjà quelques idées de regroupement par thème, de « classification ». Il compose ses recueils en dix parties : les mythes (comprenant les fameuses histoires d’Elfes, de Trolls et de géants), les histoires de fantôme, de magie, d’animaux, les récits religieux, les histoires de proscrits, les contes merveilleux proprement dits, etc.
Il est également un peu intervenu dans les textes simplifiant les passages obscurs, corrigeant les fautes de grammaire et les maladresses, supprimant les particularités propres à chaque conteur et, se conformant aux vœux des Islandais instruits de son époque, faisant disparaître toute influence étrangère dans la langue.
Quant au style proprement dit, Jón Árnason chercha à l’uniformiser, à le rendre proche de la langue quotidienne des gens du peuple, tout en lui gardant un certain raffinement. Ce faisant, il créa ce qu’on pourrait appeler le style du conte populaire islandais : en réalité un style littéraire, qui allait exercer une grande influence sur ces successeurs.
Parmi ce vaste ensemble, Jean Renaud – à qui la collection Merveilleux doit déjà la belle collecte danoise de Kristensen – et Ásdis Magnúsdóttir – professeure de littérature médiévale à Reykjavík – ont choisi les plus représentatifs, tant par leur étrangeté singulière propre à l’Islande – cette touche nordique si particulière qu’on retrouve dans les sagas et jusque dans la littérature contemporaine – que par leur beauté.
Presse et librairies
C’est un vrai bonheur de découvrir ces contes et l’on a le plus souvent envie de les raconter le plus vite possible, ce qui est le meilleur des signes pour un recueil de contes !
Evelyne Cévin, La revue des livres pour enfants, novembre 2003Point commun à la majorité de ces contes, souvent localisés comme des légendes ou des histoires vraies : la présence de la nature et des paysages islandais avec leurs fjords et leurs éruptions volcaniques, et aussi l’évocation très précise de la vie paysanne autrefois : on y bottelle le foin, on y met le poisson à sécher ; on y croise aussi des proscrits, ces maudits de la société islandaise. Un recueil original, attachant et passionnant à lire, illustré de dessins d’époqe. À ne pas manquer.
Catherine Sevestre, Inter CDI, novembre/décembre 2003Beauté, étrangeté, atmosphère propre à l’Islande imprègnent ces histoires, toutes illustrées.
Rose-Marie Pagnard, Le Temps, 3 janvier 2004