Brouillons
Traduction de Auxeméry.
Rachel Blau DuPlessis est née à New York en 1941. Elle a suivi une carrière de professeur de littérature de langue anglaise (en dernier lieu, à Temple University, Philadelphie), tout en se consacrant à sa vocation de poète et d’essayiste. Connue pour ses prises de position féministes et engagée dans une réflexion approfondie sur le terrain de la poésie moderne : elle a, entre autres, rédigé une thèse sur le « Poème sans fin » (avec pour points d’ancrage le Paterson de W. C. Williams et les Cantos Pisans d’Ezra Pound), procédé à la publication de la correspondance de George Oppen (qu’elle considère comme un de ses maîtres), d’une étude (avec Peter Quatermain) sur les Objectivistes, et publié des essais sur des écrivains féminins, en particulier H.D. (Hilda Doolittle).
Son œuvre poétique ambitieuse lui a valu de recevoir plusieurs distinctions honorifiques.
Rachel Blau DuPlessis se situe dans ce qui peut s’appeler sinon une tradition (car chaque auteur aux USA peut sembler, pensent certains critiques, avoir inauguré et développé une pratique qui ne s’entend que pour lui-même), du moins un continuum, celui du « poème long », typiquement américain depuis maintenant plus d’un siècle : il faut songer en particulier au Paterson de W.C.W. déjà cité, au Maximus d’Olson, à Hélène en Égypte de H.D., à Témoignage de Reznikoff, à The Alphabet (non traduit) de Ron Silliman…
Chaque poème, finalement, est un « brouillon », c’est-à-dire le fragment renouvelé, l’ébauche réitérée du « long poème » conçu comme fin toujours à atteindre, et remis en chantier à chaque passage de la navette sur la trame. Chaque ligne fait « pli » : message en cours de permanente révision, « fronce obstinée dans la « grille » de lecture du réel insaturée par le « projet » lui-même.
Auxeméry
Presse et librairies
Cette poésie est très loin d’être formelle, bien que réfléchissant elle-même sur… elle-même. Elle touche au profond de l’être.
Recours au Poème, 23 octobre 2013Livre-vie, livre-somme, d’une faim sans résolution (« Peux seulement écrire dans la faim / et dans une lumière de bleu verdâtre » p. 205), où l’adresse à l’autre relance incessamment le dialogue, sans renoncer à une forme d’espérance dans l’obstination, qui serait la responsabilité du poème.
Sereine Berlottier, Remue.net, hiver 2013 — SourceC’est bien que le but est d’approcher, par la poésie ce qu’est la pomme…
Tristan Hordé, Sitaudis, 22 novembre 2013