Voire
Voire est un premier livre.
Il y a un récit, un genre de, mais très resserré dans ses lacunes.
On traverse des matières, des manières de dire, on y marche, on y meurt.
La phrase de Maël Guesdon semble, dans son extrême sobriété, appeler de la vie sur les objets qui la répercutent avant qu’elle ne puisse prendre son essor.
Presse et librairies
Voire oscille, sans aucun pathos, dans cette défaite en 5 courtes parties. Il semble qu’on nous donne cette structure pour nous guider dans la précaution inquiète qui inscrit, comme le ferait une improvisation musicale, l’avancée trouée, parmi les choses tombées ou revenantes qui obstruent le cours du temps, ou le font sursauter. Les choses tremblent de n’être. Chutent moins vite que l’être semble-t-il. À moins qu’elles ne surnagent, coquilles, autour d’un noyé pensif.
Caroline Sagot Duvauroux, PoezibaoVoire (…) présente une poésie que l’on pourrait qualifier de « poésie de la poésie ». Le sujet de cette poésie serait elle-même, l’expérience de la poésie. Par cette ouverture de la poésie d’abord à soi, dans ce livre, la poésie est aussi ouverture à autre chose que soi, ne se dissociant pas d’un dehors qu’elle implique. L’expérience de la poésie est en même temps une expérience du monde, de la pensée, du corps, du langage, mais en rapport avec une altérité par laquelle ils deviennent toujours autres.
Jean-Philippe Cazier, Médiapart, 9 mars 2015Le premier livre de Maël Guesdon est une tentative étonnante et rare où « les choses » qui nous « arrivent ne se passent. Toutes choses devenues » parce que « méconnaissables ». Le poème n’est pas une connaissance quand bien même il dit vrai – fait relation : il est notre « insue » – pas issue ! Je re(com- mence) Voire (in)finir.
Serge Martin, Ta résonance12. On pourrait finir par admettre l’absence de sujet du livre, de ce livre dont on ne dira rien. Ce qui ne veut pas dire qu’on se tait. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne nous dit rien, au contraire.
Xavier Person, Le Matricule des Anges n° 160, février 2015La recherche rythmique, dans un traitement incessant de la langue, donne toute sa singularité et sa beauté à l’ensemble.
Emmanuèle Jawad, Sitaudis