Mon plan

Dans un chalet de vacances, une famille asperge des tas de vêtements regroupés en remparts autour d’eux. Des insectes nocturnes frappent leur tête contre les murs. Un enfant disparaît très brièvement dans un lit trop grand. Deux amis mettent à l’épreuve de la réalité la théorie selon laquelle la pâtée pour chat a le même goût que les araignées. Mon plan se présente comme une série d’expériences vécues par un narrateur tout à fait consentant, qui tente, plein de bonne volonté, de ramener au présent tout ce qui ne l’est pas. Souvenirs, projections, conjectures, hypothèses. Il tourne autour de quelques questions qui portent sur les présences fugitives dans sa vie : Pourquoi tue-t-on les araignées ? Comment s’installe une image ? Que faire d’une scène qui se répète ? Mais l’expérience tourne mal, et voilà le narrateur pris dans le devenir-intrigue de quelques motifs récurrents qu’il n’a pas vraiment vus venir.
Presse et librairies
Comment traduire dans le langage adulte cette enfance du langage, de la pensée, du monde, comment la traduire sans l’effacer, la dominer ? Il ne s’agit alors pas de traduire ni d’écrire sur mais de faire varier, de prolonger, de répéter pour soi l’écroulement du monde qui est au centre de ce livre, l’écroulement de soi, d’en subir dans son langage les limites implacables – et d’affirmer à sa manière la vie du monde et de soi que ce livre, de même, recèle, vie d’un monde sensible, vie d’un langage qui est poésie, c’est-à-dire chant de l’enfance vivante.
Jean-Philippe Cazier, Diacritik, 17 décembre 2021Mon plan scrute moins l’inventivité que l’errance imprévisible du plan, éparpillé, pulvérisé dans son propre mouvement, l’écriture ne surgissant que dans la poursuite un peu burlesque de ses brisements.
Florent Lahache, Diacritik, 6 janvier 2022Le livre de Maël Guesdon est un livre spéculatif : le monde est une surface parcourue de flux que l’on éprouve. Un livre spéculatif, mais pas « philosophique » : tout se passe dans la langue, la langue qui est le lieu des affects et des percepts. Le monde n’existe que dans la phrase qui le fait venir à la surface […].
Sébastien Dubois, Poezibao, 10 décembre 2021On peut lire et relire Mon plan sans qu’un agréable sentiment d’étrangeté disparaisse ; rien d’incompréhensible dans aucune des soixante-dix proses, distribuées en six ensembles, mais le contenu de « mon plan » ne s’éclaircit pas pour autant
Tristan Hordé, Sitaudis, 14 janvier 2022Qu’y a-t-il à l’intérieur d’un plan ? Jouant à merveille des ambiguïtés du langage et de la pensée qu’il suscite, Maël Guesdon nous offre en toute poésie le processus de création d’une inquiétude.
Charybde 27, 18 septembre 2022« On pourrait donc dire qu’enfance serait un des noms de cette contre-enquête qui se réactualise à chaque fois qu’on tente d’y échapper et qui est, en effet, un motif des deux livres. Contre-enquête en ce sens où la recherche alimente principalement une forme de balancement entre reconnaître et ne pas comprendre. »
Maël Guesdon à propos de Mon plan