Transparences du roman, Le romancier et ses doubles au XXe siècle
Transparence, le mot est à la mode dans la vie politique et administrative, Kundera s’en est moqué dans ses romans. Mais le roman lui-même peut avoir sa transparence au XXe siècle. Pierre Brunel essaie de la faire apparaître à la faveur d’un schéma triangulaire : L’auteur/Le personnage romanesque/Le héros mythique. Il l’applique sans rigueur excessive à dix romans du XXe siècle qui, de façons bien différentes, se prêtent à l’analyse mythocritique.
De Bergotte en chantre orphique dans A l’ombre des jeunes filles en fleurs à la résurrection de Mallarmé professeur d’anglais dans Lac, un siècle de littérature se trouve couvert : quatre écrivains de langue française (Proust, Cendrars, Marguerite Yourcenar, Echenoz), six de langue étrangère (Thomas Mann, Joyce, Cortázar, Calvino, Torga, Kundera), - le dernier nommé étant d’ailleurs récemment passé d’une langue à l’autre. Tout se déroule comme si le portrait de l’écrivain ne pouvait être réalisé en l’absence de réf rence à un modèle mythique, sans que soient abandonnées pour autant les exigences de la modernité.