Les pilotes de l'Iroise

Édition établie par Jacques-Rémi Dahan.

Janvier 2000

248 pages

Domaine Romantique

978-2-7143-0710-1

Destin curieux que celui d’Edouard Corbière, père de la littérature maritime, dont l’œuvre sombra sans bruit, et que la célébrité de son fils Tristan Corbière éclipsa totalement tel le retour du balancier de la fortune.
La fin de l’Empire fait de lui un ex-officier de marine amer. Repris par le démon de la mer, il est second sur un brick à destination de l’Afrique. Après 20 ans de marine, en 1828, il pose son sac à terre. Provocateur, dédaigneux, il reproche à certains auteurs à succès tel Eugène Sue, leur manque d’authenticité. On lui renvoie à la face sa participation, réelle ou supposée, à la traite des noirs. En moins de 6 ans, il publie avec un grand succès plus de dix romans qui le sacre « maître du genre ».
Les pilotes de l’Iroise sont avec Le Négrier (seul roman de Corbière qui est réédité avec succès très régulièrement) le roman le plus puissant de Corbière, un des plus sanglants aussi, sinon des plus frénétiques.
Cavet, enfant trouvé par des pêcheurs ouessantins, est témoin de l’enlèvement de sa sœur par les Anglais. Il part à sa recherche, la haine au cœur. Aventures, tribulations le conduiront à devenir renégat. Il n’a en tête qu’une seule idée faire payer très cher aux Anglais leur crime.
Notons que malgré son succès la première édition fit scandale ce qui conduisit Corbière à remanier profondément les éditions suivantes. En modifiant le dénouement, en tempérant la noirceur de son héros, Corbière détruisait un des éléments forts du roman : Jeannette et Cavet n’étant pas frère et sœur, il n’y avait pas eu d’inceste.
Jacques-Remi Dahan en repartant de cette première édition à voulu redonner à Corbière la place qui est la sienne, un des maîtres du roman maritime.