Les Loups

Janvier 2019

80 pages

Domaine français

978-2-7143-1220-4

16 €

Le livre de Sophie Loizeau correspond bien à une certaine orientation de la collection poésie, marquée par la présence de la nature (comme le livre de Aurélie Foglia édité récemment). Ce n’est évidemment pas la nature à la manière des Romantiques, mais la nature telle qu’elle peut être ressentie au XXIe siècle.
Quant au livre Les Loups (2017 – 2018), il s’agit peut-être là d’un combat. Entre le don et la violence, entre le sensé et l’insensé, entre la compréhension et la bêtise, entre des forces que tout oppose (les loups et les anti-loups) et dont les radieuses se nomment Loups (terme générique désignant l’ensemble des êtres sauvages et persécutés, désignant ce qui échappe au contrôle et à la domination, à l’enrôlement). Un combat à l’issue duquel les anti-loups sont circonscrits, puis dissous.
Ce qui œuvre dans tous les livres de Sophie Loizeau et qu’elle nomme le don d’instase c’est quand tout concorde un instant. Réceptivité à la nature, aux bêtes, aux sensations, au surnaturel, à l’esprit du monde ; joie d’habiter et recueillement sont les maîtres mots. Mais la contrepartie du don est sombre et cherche à tout gâcher. L’auteure écrit dans cette tension.

Presse et librairies

Le geste de Sophie Loizeau est simple, élémentaire même ; geste de rattachement, dans un terre-à-terre revendiqué, sans dépassement : « toucher la terre / avec la main n’a rien de transcendant ». La surface devient la seule profondeur sensible qui permette la vibration et l’accès à toute l’intensité insubstituable de l’existence, dans son ivresse à vif et nue. La poésie hurle avec les loups. Cette philosophie enracinée, immanente, revient de livre en livre comme une basse continue, ici à la faveur d’un « Premier chant de peau » : « désormais le reste de notre existence sera pour jouir ça a commencé ».

Aurélie Foglia, Sitaudis, 4 mai 2019

Surprenants et superbes poèmes, où l’harmonie est sans cesse reconquise sur l’obscurité.

Monique Petillon, Le Monde, 25 avril 2019

Ce livre témoigne d’une fragilité, d’un côté obscur qu’on ne lui soupçonnait pas. Des esprits hantent le monde, les morts reviennent par instants, fantômes ou oiseaux craintifs : ce livre de purification est aussi un livre de deuil. « Ceci est pour père », dit l’exergue.

Gérard Cartier, En attendant Nadeau, 5 novembre 2019

Une égale attention à l’écriture, à la nature, aux êtres : tel est le partage du sensible auquel convie Sophie Loizeau.

Patrice Beray, Mediapart, 5 juin 2019

Tel le paysagiste qui joue des forces contradictoires de la nature pour en exalter les possibles, Sophie Loizeau possède ce talent, cette tekhnè au sens antique du terme, le pouvoir de rendre visibles les lois qu’elle choisit pour procéder aux montages en réciprocité dialogique des poèmes, à la fois dans la dynamique de chacun d’entre eux et dans la mise en pages du livre lui-même.

Yves Boudier, Poezibao, 23 avril 2019