La chouette aveugle

Traduit du persan par Roger Lescot

Janvier 1953

200 pages

Littérature étrangère

978-2-7143-0253-3

18 €

La Chouette aveugle relate les hallucinations d’un fumeur d’opium poursuivi dans sa vie par les tragiques interférences d’une existence antérieure. Dans une langue noire, capiteuse, le roman suit les méandres d’une psyché oscillant entre rêves éveillés et violents accès de lucidité. C’est le récit des dédoublements multiples d’une sensibilité exacerbée naviguant entre plusieurs temps, lieux, états de corps.

Imprimée pour la première fois à quelques exemplaires à Bombay au milieu des années 1930, réédité par la suite sous forme de feuilleton à l’initiative d’amis de l’auteur, La Chouette aveugle est de ces livres mythiques dont l’ombre discrète plane sur toute la littérature. Ce roman unique, le plus célèbre de Sadegh Hedayat, fascina André Breton qui le rangea au nombre des classiques du surréalisme, mouvement dont l’auteur n’a cependant suivi que très indirectement l’influence. La traduction de Roger Lescot, réalisée en concertation avec l’auteur, est la traduction de référence de ce chef-d’oeuvre de la littérature persane.

« C’est un livre d’une atmosphère lourde, oppressante, dans lequel le maléfice d’un rêve s’insinue dans la réalité, l’enveloppe, se noue à elle – et l’écrase. Ce n’est pas un cauchemar que narre un conteur habile, mais une obsession que celui-ci fait partager et à laquelle je ne sais pas que lecteur ait jamais pu échapper. On peut imaginer qu’un auteur écrive un ouvrage fantastique parce qu’il a voulu tâter du genre et qu’étant heureux conteur il produise une belle oeuvre. Ce ne sera jamais l’équivalent de la Chouette.» José Corti

Sadegh Hedayat

Sadegh Hedayat (1903-1951) est l’auteur d’une œuvre étrange et sombre, marquée par la hantise du suicide. Son chef-d’œuvre, La Chouette aveugle, a été publié par Corti en 1953. Ont suivi : Enterré vivant (1986), L’abîme et autres récits (1987), Les Chants d’Omar Khayam (1993), L’Eau de jouvence et autres récits (1996), Madame Alavieh et autres récits (1997). En savoir plus.

Presse et librairies

Qu’y-a-t-il de si fascinant et attirant dans La Chouette aveugle pour enivrer le lecteur d’un alcool vieux et rare et lui donner le vertige d’avoir respiré un parfum étrange et trop fort ? C’est l’impossibilité de distinguer, dans l’histoire, entre un avant et un après, d’y reconnaître une différence entre le surnaturel et le naturalisme sordide, ou entre la vision éthérée imaginaire et l’existence terre à terre.

Youssef Ishaghpour, revue Europe, janvier-février 2001

Le génie de Hedayat fera [du] non lieu un événement de l’âme. Son chef-d’œuvre, La Chouette aveugle, est l’apogée de cette vision.

Daryush Shayegan, La Quinzaine litéraire, 1/15 mai 1988

La Chouette aveugle est un de ces textes stupéfiants peu connus du grand public mais révérés par des initiés.

Mathieu Lindon, Libération, 3 octobre 1996