Femmes de Trieste
Traduit de l'italien par René de Ceccatty.
« Je n’ai pas été un poète triestin, mais un poète et un écrivain italien, né en 1883 dans cette grande ville italienne de Trieste. Je ne sais même pas si – du point de vue de l’hygiène de l’âme – cela a été, pour moi, un bien que de naître, avec un tempérament classique, dans une ville romantique ; et avec un caractère (comme celui de tous les faibles) idyllique, dans une ville dramatique. Ce fut un bien (je crois) pour ma poésie, qui se nourrit aussi de ce contraste, et un mal pour mon – disons – bonheur de vivre… En tout cas, le monde, je l’ai regardé à partir de Trieste ».
Umberto Saba n’a cessé de rêver à cette ville qu’il n’a guère quittée, du moins en pensée. Centre et foyer de ses désirs et de sa mélancolie, la ville devenait la figure allégorique de son œuvre. Les femmes, les livres, les lieux, mais aussi la psychanalyse, la guerre, l’enfance et le rythme des mots et des vers : dans de courts textes inspirés, profonds, railleurs, violents parfois, le poète propose un manuel de poésie et de savoir-vivre, une galerie de souvenirs, de rêveries et de préceptes.
Presse et librairies
Saba, enfant terrible de Trieste, donne envie de nous y précipiter pour aller respirer une douceur unique, alors que « dans le ciel limpide / un beau nuage rosé / enflammé et courtisé / par l’aurore… » passe dans le bleu des jours.
Claude-Henry du Bord, Études, juillet 1997« Le monde, je l’ai regardé de Trieste », s’écrie-t-il. Mais de Trieste aussi il a fait un monde. Et l’essentiel est là.
Frédéric Vitoux, Le Nouvel observateur, 6/12 mars 1997