Comme un léger sommeil

Janvier 2009

80 pages

Domaine français

978-2-7143-1009-5

12.15 €

Que soudain, au détour de l’instant, un bruissement de feuilles, un banc de brouillard qui se déchire, un rien s’empare de nous et, si infime soit le lien, nous voilà tout à la réalité qui nous environne, régénérés comme on peut l’être à l’entrée dans le sommeil, affranchis de la chaîne des heures et des jours, et de nos embarras.
En retour, de notre part, nous le sentons, les mots devraient venir aux lèvres comme l’eau vient à la bouche à la vue de certains mets. Mots (sinon point de poème) eux-mêmes ressourcés, jaillissant ou c’est tout comme, et qui, par le jeu des relations établies entre eux, voudraient en toute discrétion faire place aux choses elles-mêmes, réveillant en nous – mots et paysages nous sont mémoire – de secrètes résonances intérieures.
Au centre de ce livre est venu se placer, naturellement, un groupe de poèmes en prose intitulé « L’envers des mots », autour duquel gravitent, se faisant pendant, deux suites de poèmes brefs. Ainsi ont trouvé à se rejoindre les deux courants ayant présidé aux recueils précédents, D’un pas suspendu et À portée de la voix, d’une part et, d’autre part, Pleine marges et Mon murmure mon souffle, également publiés à la librairie José Corti.
(P. Ch)

Pierre Chappuis

Pierre Chappuis (1930 - 2020) est né à Tavannes, dans le Jura bernois, en Suisse. Après des études universitaires à Genève, il se consacre à l’enseignement de la littérature française dans le canton de Neuchâtel. À partir de 1969, il publie de nombreux recueils, des notes réflexives et plusieurs ouvrages hors commerce en collaboration avec des peintres. En savoir plus.

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Expérience de la fêlure, là, quand les mots ne collent plus et tournent à vide dans un cliquetis de chaîne qui a sauté et n’entraîne plus ni le réel ni le poème. Là, il faut toute la force de Chappuis pour faire de cette « ruade » un « renouveau ». Mais sans ces trempes de langue, la poésie aurait vite fait de n’être plus « tendu(e) à se rompre » (p. 53) pour aller « Plus haut. Plus loin. / Plus avant, aller. » (p. 51) Belle leçon d’énergie posée.

Antoine Emaz, Poezibao, 9 novembre 2009