Agir non agir
Éléments pour une poésie de la résistance écologique

Que peut la poésie contre la crise écologique en cours ? Au même titre que quiconque, le poète se sent pressé d’agir. Mais comment ? La catastrophe globale, de par son urgence réelle, impose de ne pas se satisfaire du double écueil de la déploration impuissante et de l’incantation stérile.
Afin d’être à la hauteur de ce défi majeur et inédit dans l’histoire de la littérature, Pierre Vinclair propose de remettre à plat la question de la nature de la poésie et des pouvoirs dont on peut raisonnablement la créditer.
Révélant l’essence sauvage du poème, qui dévoile son affinité fondamentale avec la nature maltraitée, et réinscrivant la poésie dans l’effort chamanique qu’elle avait pour les sociétés dites traditionnelles, il propose dans Agir non agir (détournement de la devise de Scève Souffrir non souffrir) un manifeste pour une poésie fauve et rusée, puissante et collective, à même de contribuer à l’élaboration du nouvel imaginaire dont notre société a aujourd’hui un besoin vital.
Presse et librairies
(…) Une réflexion d’ampleur sur ce que peut la poésie à un niveau pratique, sur ses pouvoirs concrets et ses vouloirs profonds.
Laurent Albarracin, Poezibao, 2020Il s’agit d’habiter le monde par la parole poétique, et non d’adapter le chant au malheur du monde par leurres et artifices, de « dire cela », et donc d’investir dans une forme qui soit condensation de sens, et pas dilution par travail à façon.
Auxémery, Poezibao, mars-avril-mai 2020La démarche poétique de Vinclair, réflexive autant que sauvage, procède incontestablement du in the Making.
Mathieu Jung, Poezibao, 2020(…) Un essai où, constatant que “la part sauvage décroit sur Terre à grande vitesse”, [Pierre Vinclair] s’interroge sur ce “que peut faire alors un poète en tant que poète ?”, étant donné qu’ “au même titre que quiconque, le poète se sent pressé d’agir.”
Christian Rosset, Diacritik, 4 juin 2020La pratique sauvage, la résistance écologique, la diversité des langues, Pierre Vinclair ne les sépare pas de la vie de l’écriture et de la Langue (au sens de Novalis, la Langue est ce qui nous fait écrire et parler) […] L’écriture poétique est constituée par cette vie sauvage, intérieure, multiple, laquelle n’est pas à l’abri de sa propre extinction, ou paraphrasant Paul Valéry : nous autres, civilisés, nous savons maintenant que la Langue (au même titre que Gaïa, la Terre) est mortelle.
Gilles Jallet, Sitaudis, 30 juillet 2020[Agir non agir] met la poésie d’aujourd’hui face à ses responsabilités, dézingue les auteurs qui n’écrivent, à force de références, que pour « faire de la littérature ». Mais « toutes ces postures sont vaines, et les techniques littéraires n’ont d’intérêt que si le bricoleur les mobilise pour changer le monde ». Au contraire, Vinclair plaide pour l’émergence d’un poète-chamane et, pensée revigorante, s’interroge d’abord sur ce que peut, et doit pouvoir, la poésie.
Guillaume Lecaplain, Libération, 5 juin 2020