Adalbert Von Chamisso

Adelbert von Chamisso (1781 - 1838) est un poète, écrivain et botaniste franco-prussien.

D’origine française, il est le type même de l’exilé. Schumann immortalisera L’Amour et la vie d’une femme, son Peter Schlemihl fera le tour du monde comme son créateur, qui en rapportera un journal de voyages passionnant, fruit de sa double qualité, littéraire et scientifique. Cette extériorité fait de lui un observateur lucide de la comédie du monde, un témoin idéal, sans a priori sur les autres civilisations.
Chamisso, “le Français en Allemagne et l’Allemand en France, catholique chez les protestants et protestant chez les catholiques, philosophe chez les gens religieux et cagot chez les gens sans préjugés ; homme du monde chez les savants et pédant dans le monde, jacobin chez les aristocrates et chez les démocrates un noble”, Chamisso est l’incarnation du mouvement perpétuel, et son parcours “complet” de la planète correspondra à une évolution personnelle. Le second Chamisso n’est pas marqué par la chance ou les certitudes, mais plutôt par une espèce de sagesse faite de sérénité et presque de “gratitude”. C’est cette acceptation qui le propulse vers les temps modernes.
“C’est au monde entier qu’il semble donner un exemple de concorde : sa haute et loyale figure, dédaigneuse de tous les préjugés, de toutes les conventions, s’élève au-dessus des frontières d’aujourd’hui” (R. Riegel).
“Chamisso était l’homme des paradoxes, et ce fut sans doute en jouant avec son dédoublement intérieur qu’il échappa à l’angoisse d’être partout un étranger sur terre. Ce Français, né en 1871 au château de Boncourt, fut d’abord un émigré habitué des salons berlinois, puis un des poètes allemands les plus adulés ; cet infatigable voyageur ne rentra chez lui que pour accepter le poste de directeur du Jardin botanique – sa passion pour les rivages lointains ne devait le rattraper que plus tard, dans son agonie, quand il se mit à délirer en français et en hawaïen ; ce maniaque de la solitude ne trouva qu’un seul moyen de conjurer sa méfiance envers les vertus conjugales : il se maria avec une jeune fille de 18 ans, eut sept enfants et ne survécut qu’une année à la mort de sa femme. Enfin et surtout, cet inoffensif herboriste qui parcourait les montagnes à la recherche de plantes rares fut aussi l’extraordinaire, l’inquiétant auteur du fameux Peter Schlemihl que lui envièrent Andersen, Hoffmann et Heine”
Linda Le in Chamisso ou la passion de l’intranquillité, Le Quotidien de Paris, 8 novembre 1989.

Ses livres

Adalbert Von Chamisso, Pierre Péju Peter Schlemihl

1988

Adalbert Von Chamisso Voyage autour du monde