Retrouvailles. Dialogues inédits
Traduit de l'espagnol par Bertrand Fillaudeau.
Le dialogue avec Borges est une incursion dans la littérature même. Il permet d’être en contact avec l’esprit du littéraire. Borges lui-même m’avait affirmé qu’il voyait dans ces dialogues une forme indirecte d’écriture. Il continuait à écrire à travers les dialogues. Transcrivant les conversations j’eus la certitude que Borges, en conversant, prolongeait son œuvre écrite. À la magie de le lire correspond alors la magie de l’entendre. Outre l’éthique, la religion, le temps, la pensée littéraire, objets d’une attention permanente, Borges se livre à quelques exercices d’admiration (Yeats, Shaw, Whitman) mais peut aussi s’attaquer à certaines idoles (Valéry, Joyce). Mais par-dessus tout, ce qui ressort c’est l’esprit de Borges, garant de la profondeur de la rencontre avec lui-même comme avec la littérature universelle, à qui il consacra sa vie.
Presse et librairies
Si, dans ces entretiens, [Borges] commente abondamment les littératures anglo-saxonne, argentine et française, ce sont les questions du temps, de l’identité, de la fiction qui suscitent les développements les plus passionnants.
René de Ceccatty, Le Monde, 24 avril 2003L’auteur de L’Aleph est (…) devenu un mythe, échappant de ce fait à l’historicité des hommes ordinaires et des événements communs : une figure déjà fantomatique, dont le quotidien, les gestes ou les voyages se confondaient avaec les livres d’une bibliothèque infinie. À ce titre, il est normal que Borges continue de vivre absolument, pour les simples lecteurs de ses écrits comme pour ceux qui en ont fait un personnage de leurs propres œuvres.
Fabrice Gabriel, Les Inrockuptibles, 7/13 mai 2003[…] Ni Joyce ni Wilde n’échappent à l’esprit critique de l’auteur du Livre de sable. Parfois, c’est sa propre œuvre qu’il commente ou ses positions éthiques et politiques, avec distance, humour et brio.
Isabelle Rüf, Le Temps, Genève, 12 avril 2003