Éric aux yeux brillants
Traduit de l'anglais par Bertrand Fillaudeau
Au moment où, en France, s’éteignait la grande tradition du roman populaire (Balzac, Dumas, Sue, et tant d’autres) avec le XXe siècle, les Anglo-saxons prenaient le relais et de quelle façon (Stevenson, Kipling, Wilkie Collins, Rider Haggard, etc.).
Sir Henry renouvelle complètement le genre du roman d’aventure avec sa capacité d’inventer des histoires élémentaires (C.G. Jung comprit que le romancier avait réussi à atteindre le nœud éternel des archétypes humains) tout en réactivant des genres existants (merveilleux, fantastique, science-fiction, etc.).
Éric aux Yeux Brillants est l’une des démonstrations les plus éclatantes de cette étonnante faculté.
Fasciné par les sagas islandaises, qu’il a lues et après un voyage en Islande, Rider Haggard, en 1891, se lance. Tout en restant fidèle à l’esprit du genre (les exploits guerriers, la vengeance) il le réinvente en y introduisant de nouveaux éléments, la passion amoureuse et le genre héroïque (on peut penser que Conan le Barbare est tout droit sorti d’Éric), tout comme il fait revivre le « merveilleux magique » cher à Breton. On s’étonne moins dès lors que sir Henry Rider Haggard ait pu fasciner des personnalités aussi différentes que Stevenson, Jung, Kipling ou Henry Miller.
Lorsque deux femmes aiment le même homme et que l’une d’elles est une sorcière ; lorsque, parallèlement, deux hommes, dont l’un est un guerrier et l’autre un seigneur, aiment une même femme, que se passe-t-il ?
Presse et librairies
[…] Ce voyageur passionné, fasciné par les sagas islandaises depuis un périple en Islande, se lance dans une réinterprétation du genre : aux classiques thématiques d’exploits guerriers et de vengeance, il ajoute le ressort de la passion amoureuse.
Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles, avril 2007