Jean Rousset

Jean Rousset (1910 - 2002) est un critique littéraire suisse dont les recherches ont touché plus particulièrement la poésie et la littérature baroque. De 1953 à 1976, il a enseigné la littérature française à l’université de Genève.

Jean Rousset fait des études de droit, puis de lettres, notamment sous la direction d’Albert Thibaudet puis de Marcel Raymond. Après un séjour à Halle puis à Munich comme lecteur de français, il est professeur à l’université de Genève. Il s’est signalé à l’attention de la critique par sa thèse, La Littérature de l’âge baroque en France : Circé et le paon (1953), dont le retentissement mondial fut à la mesure du déplacement, vers le domaine littéraire, de la notion de baroque, terme réservé jusque-là au lexique de l’histoire de l’art. L’auteur prenant le relais de Wölflin, proposait quatre critères principaux : instabilité, mouvement métamorphose et décor. Quinze ans plus tard, il reviendra à certains auteurs « baroques », tels que Sponde ou La Ceppède, dans L’Intérieur et l’extérieur : essais sur la poésie et le théâtre au XVIIe siècle(1968). Entre-temps, il s’est engagé dans le grand débat théorique des années 1960-1970 en publiant Forme et signification (1963), livre où Derrida reconnut à juste titre l’une des œuvres maîtresses du structuralisme naissant ; contre un type de critique plus synthétique, à la manière de Georges Poulet ou de Jean-Pierre Richard, tous deux pourtant ses amis, Rousset y rappelait la fonction déterminante de la structure dans l’organisation du sens des œuvres littéraires. Ce parti pris en faveur de la forme au détriment de l’histoire s’accentue à partir des années 1970, pendant lesquelles Rousset se rapproche de Gérard Genette : Narcisse romancier : essai sur la première personne dans le roman (1972), consacré pour l’essentiel au roman du XVIIIe siècle, etLe Lecteur intime (1986) en témoignent ; tandis que « Leurs yeux se rencontrèrent » : la scène de première vue dans le roman (1981) et Passages (1990) traduisent une démarche moins systématique dans laquelle la variété des intérêts si informés et si libres de préjugés de l’auteur trouve mieux à se déployer. Jean Rousset publie en octobre 1998Dernier regard sur le baroque. Avec cet ouvrage, il jette un « dernier regard sur le baroque » – non point regard de nostalgie, mais mise au point nécessaire loin des querelles anciennes.

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